L’Echo du 17 novembre : L’humain, cet animal social…

Bonjour,

Du visionnage du film TU NOURRIRAS LE MONDE ressort une réalité frappante : le contraste entre une agriculture de naguère qui employait de nombreux « bras » et celle qui domine aujourd’hui, où l’agriculteur est seul avec ses machines et ses produits phyto, livré à ses soucis au milieu d’un désert de champs à perte de vue, et de villages d’où la vie s’en est allée. Dans les images du début montrant des moments de travaux ou de repos dans les champs et les fermes autrefois, les hommes et les femmes travaillent dur mais ensemble : on parle, on rigole, on s’apostrophe, et après les efforts on sort un instrument de musique pour danser ! Dans les scènes finales, tournées chez des producteurs bio qui embauchent, qui coopèrent pour renaturer leur ferme ou s’échanger des savoir-faire, les sourires et les rires réapparaissent comme par magie. Alors que dans la partie centrale du film consacrée à la modernisation, on voyait surtout des visages soucieux. Depuis toujours la revendication principale de la Conf’, ce syndicat minoritaire mais proche du mouvement écologique, c’est : « des paysans nombreux, beaucoup de petites fermes ! ». Cela me rappelle une phrase qui m’avait marquée, prononcée par un paysan du Morbihan, René Bodiguel, refusant la course à l’agrandissement où ceux de son époque s’engouffraient : « Je préfère avoir des voisins plutôt qu’un plus gros tracteur ».

Il ne s’agit pas bien sûr de revenir en arrière vers une agriculture qui peinait à nourrir la population, mais un nouvel équilibre est possible avec les connaissances et les techniques dont nous disposons aujourd’hui. En tout cas, la PAC devrait subventionner les travailleurs de la terre plutôt que les hectares. Ce serait aussi bon pour l’environnement que… pour le moral !

Beaux jours à venir,

Michèle

Lien vers l’Echo n° 40