Bonjour,
Certains nous demandent pourquoi nous organisons des chantiers de réhabilitation de logements au profit de familles à bas revenus. Ce qui semble une évidence a parfois besoin d’être expliqué… Au départ, il y a l’idée qu’un mode de vie écologique ne doit pas être réservé à des gens qui « ont les moyens », comme on l’entend trop souvent. Au contraire, étant économe en ressources et en énergie, il devrait foncièrement être accessible aux personnes qui gagnent peu. Un autre axe fort (il figure dans nos statuts) est la préservation du patrimoine rural. A cet égard, nous ne pouvons nous résoudre à ce que les maisons anciennes de nos campagnes, notamment celles qui sont bâties en terre, se voient « rénovées » à coups de ciment, laine de verre et PVC, pour des questions de coût. Ces trois matériaux, industriels, ont un bilan carbone élevé. Le ciment est nocif pour les vieilles maisons, il empêche la perspiration des murs et garde donc l’humidité à l’intérieur ; il conduit le froid de l’extérieur vers l’intérieur ; tout cela augmente le besoin de chauffage. Face à ces inconvénients, les matériaux naturels : terre, paille, foin, etc. se révèlent beaucoup plus performants. En outre ils sont très bon marché, produits localement, et ils fixent le carbone. Seul bémol : le besoin de main d’œuvre, c’est ce qui coûte le plus cher ! D’où l’intérêt des chantiers solidaires. N’oublions pas l’aspect humain, la joie de faire quelque chose de visible, de coopérer* dans la bonne humeur, de remonter le moral à des personnes courageuses qui se débattaient seules dans des problèmes insolubles : à notre époque inquiétante, c’est bien plus efficace que des anxiolytiques !
Beaux jours à tous,
Michèle
*A ce sujet on peut lire L’ENTRAIDE, L’AUTRE LOI DE LA JUNGLE, de Pablo SERVIGNE et Gautier CHAPELLE : demandez-le nous !
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